Une fois n’est pas coutume, commençons par le madit n°15 du 16 août 1995 :

« LES FAUSSES PISTES SONT CLASSIQUES. C’EST COMME SI VOUS ETIEZ SUR UNE AUTOROUTE, A PLEINE VITESSE. QUELQUE PART, VOUS DEPASSEZ UNE PETITE BRETELLE DE SORTIE SANS VRAIMENT Y FAIRE ATTENTION. PUIS VOUS ARRIVEZ AU BOUT DE L’AUTOROUTE, ET IL N’Y A PLUS RIEN. IL Y A ALORS DEUX SOLUTIONS : VOUS CONTINUEZ TOUT DE MEME SUR UNE VOIE DEFONCEE, PLEINE D’ORNIERES (C’EST UNE FAUSSE PISTE). OU ALORS, VOUS VOUS SOUVENEZ DE LA PETITE BRETELLE D’AUTOROUTE ET VOUS FAITES DEMI-TOUR AFIN DE LA RETROUVER (C’EST LA BONNE PISTE). »

Sachez que 3 semaines seulement séparent ma résolution de cette énigme de mon décryptage de l’homme à la pelle ! Car, effectivement, la petite bretelle d’autoroute est bien ici !

Ut queant laxis : cette phrase latine est le premier vers d’un chant liturgique « L’hymne à Saint-Jean Baptiste » écrit au XIème siècle par le moine Gui d’Arezzo. Cet hymne est à l’origine des notes de musique : la 1ère syllable de chaque vers a donné son nom à une note (à l’exception du dernier où l’on prend les initiales de Sancte et Iohannes) : Ut queant laxis, Resonare fibris, Mira gestorum, Famuli tuorum, Solve polluti, Labii reatum, Sancte Iohannes. Pour l’énigme, nous retiendrons seulement que la notation musicale a une certaine importance dans le décryptage.

Commençons par le texte. Encore une fois, comme pour les autres énigmes précédentes et celles à venir, les décryptages de base sont ceux que tout le monde connaît depuis 1993 ou presque :

  • 2424-42-424-44-224-24-42-24 se décrypte grâce à l’immanquable morse du visuel. 4 vaut point et 2 vaut tiret, ce qui donne CARIGNAN, dans les Ardennes ;
  • 560 606 mesures correspond à 185 km, confirmant au passage la valeur 33 cm pour la mesure ;
  • Puisque Méga = million, on doit absolument utiliser une carte au 1:1 000 000 dont la marque est par ailleurs recommandée par Max dans une IS (carte Michelin n°989).

Ainsi, on trace la droite Roncevaux-Bourges-Carignan, puis on trace la perpendiculaire partant de Carignan et on tombe, aux minuscules erreurs de tracés près, sur Dabo, petit village de Moselle. Au pire, pour ceux qui n’acceptent pas les petites imperfections, Dabo sera confirmé dans l’énigme suivante. Mais pour moi, on le trouve déjà dans cette énigme. Comme la totalité des chouetteurs, on peut se contenter de cette solution : l’équerre du visuel est redondante avec la perpendiculaire du texte, les 18,5 cm visibles sur la règle correspondent au 560 606 mesures du texte et le morse permet de décrypter Carignan. Ainsi soit-il !

Mais cette solution (correcte mais incomplète) n’utilise pas le titre, n’utilise pas la portée musicale, ne répond pas correctement à la définition d’une spirale à 4 centres, n’explique pas pourquoi la règle va vers la mer alors que Dabo en est fort loin (doux euphémisme) et, surtout, surtout, surtout, n’utilise pas le compas à pointes sèches.

Je rappelle donc ici l’usage traditionnel d’un compas à pointes sèches dans la marine : il permet facilement de reporter plusieurs fois (et j’insiste là-dessus en le soulignant) une distance sur une carte ! Jusqu’à présent, nous n’avons utilisé qu’une seule fois la distance de 18,5 cm, entre Carignan et Dabo. Le compas à pointes sèches nous invite donc à reporter une nouvelle fois cette même distance à un second endroit ! Et toute l’astuce se trouve là !

Le visuel nous suggère de procéder à des tracés géographiques à l’aide d’outils scolaires. Encore une fois, on a tout sur les yeux mais autant auparavant les visuels venaient confirmer le décryptage du texte, autant, dans cette énigme, le visuel doit absolument être utilisé à part entière, sans l’aide du texte, car il apporte l’autre partie de l’utilisation du compas à pointes sèches.

Comme je le mentionnais dans mon post sur l’homme à la pelle, ici aussi, le visuel est une partie de la carte de France :

  • Les vagues, à gauche de la portée, représentent l’océan Atlantique ;
  • Les herbes, à droite de la portée, ont la même signification que le vert déjà rencontré dans l’énigme 470, à savoir, la forêt des Landes ;
  • La portée musicale représente la côté sud ouest de la France ;
  • La partie droite de l’équerre représente la droite Roncevaux-Bourges ;
  • Le morse noir représente un élément qui se trouve dans l’océan et qui est le fameux Navire Noir Perché.

Le procédé est assez simple : en faisant glisser l’équerre le long de la ligne Roncevaux-Bourges, repérez le point d’intersection, à 18,5 cm qui, le premier, touche la côte française (au passage, ceci justifie que la règle soit orientée vers la mer). Il s’agit de l’île de Ré ! Il faut être un peu imaginatif mais, grossièrement, le morse perché du visuel a la même forme que l’île. Ainsi, l’île de Ré = le morse noir = Navire Noir Perché !

Pour conclure sur l’île de Ré, 2 derniers points :

  1. L’IS des « 3 habiLes rendez-vous » contient la lettre « L » du mot « habiles » en gras. C’est, selon moi, pour mettre en valeur la lettre d’avant le L, le L lui même et la lettre d’après le L. Les 3 rendez-vous sont sur une ILE ;
  2. Le cryptage en 2/4 nous met la puce à l’oreille vers la musique. Selon moi, 2 et 4 sont là pour encadrer et souligner le 3, qui, selon la notation musicale de la 580 vaut D, soit la note Ré.

Grâce au portrait robot de l’énigme précédente, on sait que la Clef (l’autre élément à trouver dans cette énigme) :

  • est sur l’île de Ré (et non en dehors ou à côté, cela peut paraître idiot mais cela évitera un petit doute) ;
  • a une forme de spirale (certainement une spirale à 4 centres, dont parle justement cette énigme) ;
  • fait resplendir les ténèbres ou, dit autrement, qu’elle éclaire la nuit ;
  • n’est pas représentée sur la carte de France au 1:1 000 000 car elle « se cache ». Un zoom sera certainement nécessaire.

En s’appuyant sur la notation musicale évoquée dans le titre de l’énigme, la tête du compas à pointes sèches (encore lui !) représente une note noire en notation musicale, noire comme le morse et noire comme le Navire de l’énigme précédente.  Cette tête de compas est justement située sur la dernière ligne de la portée en limite entre l’océan et la terre. Attention, la clé de sol a été décalée pour que la dernière ligne de la portée ne soit pas la ligne du Fa comme on peut le trouver couramment mais bien la ligne du Ré ! Max étant musicien, il savait forcément cette astuce. La Spirale à 4 Centres = la Clef = un phare de l’île de Ré. Il n’y a que 2 phares possibles : le phare de Chauveau à l’Est, mais celui-ci n’est pas sur l’île mais juste à côté, dans la mer. Il ne reste donc que le phare des Baleines.

Le phare des baleines est justement à l’ouest de l’île, précisément où se trouve l’intersection à 18,5 cm. Il tire son nom des échouages de cétacés qui se produisaient souvent autrefois sur cette côte de l’île. Il est  d’ailleurs situé sur le territoire de la commune de Saint-Clément-des-Baleines. Le phare actuel date de 1854. Il a été construit à cette époque pour remplacer la vieille tour Vauban de 1682 qui subsiste au nord du phare. L’escalier hélicoïdal (magnifique Spirale, n’est-il pas ?) de 257 marches permet d’atteindre le sommet à une hauteur de 50 mètres. Le foyer de la lanterne est à 57 mètres au dessus des plus hautes mers et la portée lumineuse est d’environ 50 km.

On retiendra 2 caractéristiques très importantes pour la suite :

  1. Il a une forme octogonale ;
  2. Il remplace l’ancien phare de Vauban.

Le cercle tracé à partir de Carignan est la clé de passage et va croiser le cercle tracé dans l’énigme suivante pour confirmer la ville de Dabo.

La conclusion de ce post concerne le madit avec lequel j’ai commencé. C’est peut-être mon interprétation mais l’autoroute dont fait mention Max est la droite Roncevaux-Bourges. On file à pleine vitesse jusqu’au bout de l’autoroute (de la France) à Carignan avant de rejoindre Dabo et s’encalminer là à tout jamais. Sauf si on revient en arrière pour constater qu’il y avait une petite bretelle qu’il fallait prendre avant Bourges pour rejoindre la bonne destination. Culotté le Max, n’est-ce pas ?